« Mes pensées ne sont pas vos pensées »

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Homélie prononcée le 3 septembre 2023

« Mes pensées ne sont pas vos pensées ». Cette parole du Seigneur dans le livre d’Isaïe est une manière de nous faire comprendre que nous avons sans cesse à nous ajuster à Dieu, ce Dieu que nous a révélé Jésus-Christ. Et nous savons d’expérience que ce n’est pas facile.
C’est ce qui se passait déjà avec le prophète Jérémie (1ère lecture) : il est envoyé par Dieu pour appeler son peuple à la conversion. Mais il se trouve affronté à des personnes qui ne veulent rien entendre. Il est rejeté de tous et il en est désespéré. Il voudrait échapper à Dieu mais non…ce n’est pas possible. Jérémie ne peut se taire.
N’est-ce pas cet appel à la conversion que nous avons aussi entendu de la part de Paul ? Après avoir été un persécuteur des chrétiens, il a changé de cap. Il s’est laissé configurer au Seigneur. Et aujourd’hui, il nous invite à faire de même : « Ne prenez pas pour modèle le monde présent, mais transformez-vous en renouvelant votre façon de penser pour savoir reconnaître quelle est la volonté de Dieu. »
Dans l’Évangile, nous voyons Pierre qui a du mal à s’ajuster à Jésus, lui aussi. Dimanche dernier nous l’avons entendu faire une belle profession de foi. Il proclamait : “Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant”. Jésus le proclamait « heureux » et il lui a alors fait comprendre qu’il n’avait pas découvert cette vérité tout seul mais grâce à son Père du ciel. Jésus savait bien que ses disciples étaient loin d’avoir tout compris ; et c’est certainement pour cette raison qu’il leur avait imposé le silence.
Aujourd’hui, nous comprenons mieux pourquoi. Jésus vient d’annoncer sa Passion, sa mort sur la croix et sa résurrection. Pour Pierre, c’est impensable. Il s’attendait à un Messie qui allait triompher avec puissance sur tous les obstacles. Comme les gens de son temps, il voyait en lui celui qui allait libérer son peuple de ses péchés et de l’occupation Romaine. Jésus n’entre pas du tout dans cette perspective … C’est déjà ce qu’il avait fait lors de la tentation au désert.
Et Jésus fait une mise au point très ferme : « Si quelqu’un veut marcher derrière moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix, et qu’il me suive. » Il ne s’agit plus pour les disciples de tracer leur route selon leurs propres désirs mais de marcher à sa suite. Mais ce ne sera pas facile. Il faudra être persévérant. Car, comme Pierre, nous risquons nous aussi de nous égarer en nous faisant une fausse idée de Jésus, de Dieu.
Mais attention, ne tombons pas dans le dolorisme : « plus on souffre, mieux c’est ! » Il ne s’agit pas de chercher à faire des sacrifices, à s’imposer toutes sortes de pénitences, la vie nous en donne déjà en quantité. Il s’agit plutôt de cultiver dans notre vie de chaque jour notre union à Jésus dans la prière, dans la fréquentation des sacrements et dans l’attention à l’autre. A chacun et à chacune selon sa vocation, son état de vie, ses obligations et ses choix personnels de trouver les moyens concrets pour vivre à la « suite de Jésus ».
Quelle que soit notre situation dans la société, quel que soit notre état de vie etc., chacun, chacune, nous avons notre croix et quelquefois nos croix. Si nous la recevons comme une porte qui mène à Dieu, alors cette croix pourra devenir un vecteur de résurrection, un passage vers la vie.
Nous portons le nom de chrétien. C’est que nous sommes disciples du Christ et être disciple du Christ, c’est prendre sa croix. Porter sa croix c’est accepter le risque de la fidélité, le risque d’être incompris et même quelquefois ridiculisé. C’est accepter de se décentrer. Nous sommes loin des perspectives du monde qui met le “moi” au premier plan, le service des autres au deuxième plan et le service de Dieu en dernier quand il n’est pas complètement absent.
Les textes de la liturgie nous provoquent à nous ajuster à Dieu et à son projet. C’est une conversion de tous les jours qui ne sera possible que dans la méditation de l’Evangile et dans la prière. Le Christ sera toujours là pour nous guider sur le chemin de la vie. Avec lui, nous pourront repousser les forces du mal.
C’est pour mieux répondre à cet appel vers la vie que nous nous réunissons chaque dimanche pour célébrer l’Eucharistie. C’est là que nous nous nourrissons de la Parole et du Corps du Christ. Grâce au don qu’il nous fait, nous apprenons à ne pas nous conformer au monde mais au Seigneur et à son amour. En lui, nous pouvons entrer dans une vie source de joie et de partage, source de paix et d’amour. C’est un chemin fécond, le vrai chemin…même s’il est étroit et pas facile…et au bout, il y a la joie. Cette joie, le pape François l’appelle "la joie de l’Évangile", titre de sa première lettre apostolique. Voici comment il la décrit : « La joie de l’Évangile remplit le cœur et toute la vie de ceux qui rencontrent Jésus. Ceux qui se laissent sauver par lui sont libérés du péché, de la tristesse, du vide intérieur, de l’isolement. Avec Jésus Christ la joie naît et renaît toujours... ».

Seigneur, nous croyons te connaître et tu te révèles tout-autre.
Nous attendons un messie à notre image et tu te révèles puissance d’amour, humble, et vulnérable.
Le plus déroutant, c’est que nous crois capables de te suivre sur ce chemin.
Que ton Esprit nous transforme à ton image. Que par nous rayonne e la joie de l’Evangile ! Amen !

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