La parabole du semeur

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Homélie prononcée le 16 juillet 2023

Nous commençons aujourd’hui une série de textes de l’Évangile de Mathieu qui sont des paraboles, des petites histoires, des comparaisons que Jésus utilise pour faire comprendre ce qu’il veut dire quand il parle du « Royaume ». En effet, ce n’est pas nécessairement avec des démonstrations savantes qu’on fait comprendre les choses. C’est plutôt avec des images à entendre dans son cœur. Ça ne se situe pas au niveau du cerveau, dans l’abstraction d’une pensée, mais plutôt dans son cœur.

La plupart des paraboles partent de la vie de tous les jours avec des images simples à la portée de tous, elles sont souvent de petites histoires faciles à comprendre. Celle d’aujourd’hui est la parabole du semeur qui sortit pour semer. Nous la connaissons bien, trop bien peut-être…Nous pensons peut-être qu’elle n’a rien à nous dire de nouveau…Est-ce si sûr ?

Cet Evangile a été préparé par les 2 lectures, celle d’Isaïe et celle de la lettre aux Romains et par le psaume 64
Nous avons tout d’abord un extrait du livre d’Isaïe. Il s’adresse à des croyants qui doutent parce qu’ils ne voient guère se réaliser les promesses des prophètes. Pour eux, tout va mal et ils commencent à désespérer. Ils ont été déportés en exil sur une terre étrangère. Alors le prophète leur apporte un message de consolation. Pour cela, il utilise une comparaison que tout le monde peut comprendre : Quand la pluie et la neige abreuvent la terre, la semence ne peut que pousser et donner du pain à celui qui mange. De même la parole de Dieu accomplit toujours sa mission. Encore faut-il être patient et attendre que les conditions soient réunies pour que la semence se développe. Et c’est bien ce que chante le psaume 64 : quand la terre a été travaillée et que la pluie est venue, les différentes semences donnent leur fruit…

C’est aussi cette bonne nouvelle que nous lisons dans la lettre aux Romains. La Parole de Dieu vient changer le cœur de l’homme. Paul nous parle de cette force vitale présente dans la Parole de Dieu.

Puis nous avons entendu la parabole du semeur. Ce récit, nous le connaissons bien, mais il ne faut surtout pas le lire comme une leçon d’agriculture. Cet Evangile nous parle d’abord de Dieu et de nous. Il s’agit d’un Dieu qui “sort” parce qu’il a choisi d’ensemencer la terre. Qui dit ensemencer, dit semence. Cette semence c’est la Parole de Dieu. Elle nous dit tout l’amour de Dieu pour nous, mais pas seulement, pour le monde entier. Dieu la répand avec une générosité extraordinaire. Il cherche à rejoindre tous les hommes sur tous les terrains, y compris ceux qui se trouvent dans les situations les plus désespérées. Son message de salut est pour le monde entier.

L’évangile nous parle de quatre terrains différents, le bord du chemin, le sol pierreux, le sol envahi par les mauvaises herbes et enfin la bonne terre. Et quand on parle de cet évangile avec par exemple des couples qui préparent le baptême de leur enfant, le message compris est que ces terrains bons ou mauvais, c’est chacun de nous. D’un côté, nous avons l’homme au cœur dur. Il refuse la Parole de Dieu car elle ne l’intéresse pas. Le deuxième terrain c’est celui qui manque de profondeur. Il a accueilli la Parole avec joie, mais un jour, tout s’arrête. Le troisième terrain c’est celui qui est envahi par les mauvaises herbes. C’est quand nous nous laissons envahir par les soucis de la vie et la séduction des richesses. Nous avons là des pièges qui nous détournent de Dieu. Puis nous avons la bonne terre. Le grain peut y prendre racine et se développer. Cette terre c’est l’homme qui reste ouvert à la Parole de Dieu. Il s’en nourrit chaque jour et il la met en pratique dans toute sa vie. Sur un terrain favorable, elle ne peut que produire du fruit. Bien vu ! Pas à côté de la plaque comme on dit…

Nous nous concentrons sur la terre, nous nous voyons comme de bons jardiniers…Mais la parabole du semeur souligne aussi et peut-être en premier, la puissance de la semence. Cette Parole est vie. On le sait « parfois un seul mot peut sauver ou détruire une vie ». Ce grain semé en abondance et sur tous les terrains, il a une puissance de vie extraordinaire. Cette puissance de vie n’attend que les conditions favorables pour se manifester. Et Dieu est patient. Sa Parole ne se périme pas. Elle conserve toutes ses qualités…et se révèlera si nous lui donnons une chance…

Et une application concrète de cette heureuse patience de Dieu que Jésus nous révèle ce matin c’est de comprendre que notre Dieu est un Dieu qui dit : « Donnez une chance aux personnes. Aidez-les à cheminer. Ne jugez pas trop vite », Dieu donne toujours le temps de changer, à chacun de retrouver ce qu’il y a de bon en lui.
Retenons ceci : nous sommes toutes et tous bénéficiaires de cette bienveillance et de cette patience de Dieu qui sème à tout vent. À notre tour d’être patient avec le monde qui nous entoure, de toujours donner une chance.

Et alors chacun pourra récolter les fruits de la semence : la conversion, la transformation de toute une vie. : “Il a changé ma vie” pourrons-nous dire. Quand l’Esprit Saint est là, le résultat est extraordinaire.

Que cette eucharistie nous aide à écouter le message de Jésus, en particulier celui des paraboles, non seulement avec nos oreilles de chair, mais avec notre cœur. Les paroles de Jésus demandent à être mises en œuvre dans notre vie concrète, elles ne sont pas seulement des vérités abstraites, mais elles sont avant tout vie : « Mes paroles son esprit et vie » dit Jésus lui–même , comme nous le rapporte l’Evangile de Jean. Accueillons les dans notre cœur. Qu’elles nourrissent notre été !

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