Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime

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Homélie prononcée le 30 mars 2024

« Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime » (Jean 14, 13). Ce récit de la Passion du Christ que nous rapporte l’évangéliste Jean, nous l’avons entendu et médité chaque vendredi saint. Ceux d’entre nous qui sont mélomanes l’ont certainement également écouté mis en musique par JS Bach. Aujourd’hui, nous avons eu la chance de l’écouter donné par les Petits Chanteurs sur une musique écrite par leur chef de chœur Paul Steffens. Un grand merci à eux et à leur chef. Ce récit de la Passion ne peut pas nous laisser indifférent. C’est la Passion d’un homme abandonné, trahi et bafoué. Elle nous montre un chemin déroutant, révoltant où apparemment Dieu se tait.
Mais ce n’est pas pour commémorer l’anniversaire d’un événement vieux de 2000 ans que nous sommes là ce soir, que nous nous unissons à la prière de toute l’Église en ce jour ; c’est d’abord pour communier au sacrifice volontaire de Jésus qui donne sa vie pour nous conduire à la vie
En ce Vendredi Saint, notre regard se porte vers la Croix du Christ. Cette croix symbolise la souffrance de l’homme, notre souffrance. Pour beaucoup, elle s’appelle longue maladie, souffrance, échec, violence, deuil. Mais la croix du Christ n’est pas une croix comme les autres. Elle est pour tous les hommes et pour chacun de nous absolument UNIQUE. Elle est notre unique espérance parce qu’elle est la victoire de l’amour. En ce Vendredi Saint, nous ne célébrons pas la souffrance ni la mort. Nous célébrons le signe de l’immense amour de Jésus pour tous les hommes sans exception. Ce n’est pas une croix ignominieuse, c’est une croix glorieuse, c’est la Croix de l’Amour.
La croix du Christ, signe d’amour et signe de notre salut, reste pour chacun de nous un mystère. Il n’est pas facile de l’accueillir en vérité surtout si nous connaissons la morsure de la souffrance. Quand tout va bien, quand la réussite, le succès et la santé sont au rendez-vous, il est assez facile de chanter la croix, victoire de l’amour. Mais quand le Seigneur nous invite à Gethsémani, nous reconnaissons bien vite nos limites. Alors que faire en ce Vendredi Saint ?

En ce Vendredi Saint, nous méditons sur la mort prématurée du Christ. Sa vie terrestre n’a pas été longue mais elle a été parfaitement réussie parce qu’elle était centrée sur l’Amour. Elle n’a trouvé sa plénitude qu’au-delà de la mort, dans la résurrection et la communion définitive avec le Père. C’est bien là le symbole de notre propre aventure personnelle. Et pourtant… nous oublions trop souvent que, sur cette terre, nous ne faisons que passer. Nous avons tendance à nous installer. Nous savons que la Vie Éternelle commence sur terre, mais nous oublions que son terme se situe dans la rencontre définitive avec Dieu.
Pour entrer dans l’intelligence du mystère de la croix, il ne suffit pas d’acclamer la croix ou de la vénérer. Ce n’est pas non plus de discuter à perte de vue sur ce mystère. Le plus important c’est de prendre modèle sur le Christ : Il n’a pas attendu le Calvaire pour donner sa vie. Il l’a fait jour après jour au hasard des rencontres, chaque fois qu’il s’est mis au service des petits, des malades et des pauvres. Pour nous la meilleure manière de porter notre croix c’est de porter celle des autres ; c’est de faire renaître et aider à renaître à l’espérance tous ceux qui sont méprisés, asservis, malades, découragés. C’est ainsi que nous sommes appelés à célébrer la croix du Christ. Car, à travers ces petits, ces exclus, ces personnes qui souffrent, le Seigneur est là. Il se reconnaît dans celui qui a faim, celui qui est malade et seul, celui qui est persécuté. Il nous rejoint dans notre vie et notre mort pour que nous soyons avec lui dans sa résurrection.
En ce Vendredi Saint, nous contemplons Celui qui nous a aimés jusqu’au bout. Avec toute l’Église, méditons ces paroles de St Bernard : « Au Christ-Jésus, tu dois toute ta vie puisqu’il a donné sa vie pour ta vie ! » Prions l’Esprit Saint pour qu’il ouvre chacun de nos cœurs à l’intelligence de plus en plus grande de ce mystère d’amour qu’est le mystère de la Croix. Et c’est alors seulement que nous pourrons chanter en toute vérité : "Victoire ! Tu règneras. O croix, tu nous sauveras."

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