Commémoration des fidèles défunts.

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Homélie prononcée le 2 novembre 2023

Oui la mort nous interroge…Il nous est relativement facile d’en parler quand elle nous est extérieure, quand ce sont des personnes que nous n’avons jamais rencontrées qui meurent. Mais quand il s’agit de personnes proches dans nos familles, dans notre cercle d’amis, nous sommes interrogés par ce passage inéluctable, qui nous fait peur car c’est la plongée dans l’inconnu et nous redoutons que la souffrance soit présente à ce rendez-vous, ce qui rajoute à notre crainte du futur, de l’après.
La mort nous touche tous. Et, chrétiens ou non, il n’y a pas d’échappatoire…nous passerons par la mort…la mort qui remet en question notre tendance à tout vouloir maîtriser.
Et Jésus a quelque chose à nous dire sur ce passage que lui-même a vécu authentiquement. Il n’est pas passé à côté. Il n’a pas eu une doublure. C’est bien lui qui a été crucifié sur le bois de la croix. Et Jésus nous dit que ce passage est bien un passage et pas un trou noir. Que la vie continue par-delà la mort. La vie en Dieu, avec Dieu.
On entend quelquefois dire : la mort, personne n’en est revenu ; et pourtant quelqu’un, en est revenu, Jésus. Ses apôtres l’ont rencontré vivant. Si nous sommes ici dans cette église, comme hier, comme chaque dimanche, c’est pour rendre grâce pour la mort et la résurrection de Jésus. C’est ce que veut dire le mot eucharistie. Oui le Christ a vaincu la mort. L’Esprit de Dieu l’a ressuscité et si lui, vrai Dieu, mais aussi vrai homme est vivant, alors nous aussi nous sommes promis à cette vie avec Dieu et en Dieu. Jésus ressuscité est la seule raison de notre espérance. C’est ce que dans l’humilité nous pouvons dire à nos frères et sœurs en humanité. C’est ce que nous dit la Parole de Dieu mais encore plus c’est ce que diront nos vies de ressuscités car la résurrection, elle commence dès aujourd’hui dans nos vies concrètes. Levons les yeux comme nous y invite notre pape François, à la suite du Christ, levons les yeux vers Dieu. Vivons pleinement mais en levant le nez du terre à terre où nous risquons de nous embourber dans l’esclavage des apparences, du clinquant, de l’argent, de la frime…
C’est cette vie authentique que nous avons fêtée hier : Ceux que nous appelons les saints ont été accueillis dans cette vie en Dieu. Ils n’ont pas été condamnés à vivre à perpétuité…Mais ils vivent dans l’éternité de Dieu.
Serons-nous prêts à ce face-à-face avec Dieu, le jour du grand passage ? Restons en tenue de service…et peut-être faut-il en plus un sas pour nous préparer à cette vie avec Dieu… C’est ce que les théologiens avant nous ont nommé « le purgatoire » d’un nom pas très sympathique, qui évoque la notion de « purger sa peine… » Non, nous ne purgerons pas notre peine, mais ce sas sera plutôt un temps d’ajustement à Dieu, le Tout Autre pour nous habituer à sa lumière.
Et dans cet ajustement, nous nous aidons mutuellement vivants et morts, c’est ce que nous appelons la communion des saints. Nous sommes ensemble, certes différents, mais au-delà de nos différences nous sommes en communion, nous nous entraidons pour pouvoir nous tenir devant Dieu sans être éblouis et brûlés par son amour. Les saints nous aident, ils intercèdent pour nous, comme la première parmi eux : Marie, la mère de Jésus. Nous prions avec eux, avec elle, la première en chemin et nous leur demandons leur aide pour être en vérité devant Dieu. Offrir une messe pour un défunt est aussi une façon de participer à cette communion des saints… Unis au Christ dans la célébration eucharistique, nous sommes en communion avec nos défunts. Nous prions le Christ pour eux, ils prient le Christ pour nous.
Alors ne nous laissons pas submerger par la tristesse de la perte d’un être cher, même si la douleur de la séparation est là et si l’interrogation sur la suite est bien présente…Soyons certains que Dieu veut notre bonheur et que ce bonheur est proposé à chacune et chacun d’entre nous. Il est à notre portée. Prenons la route avec Jésus qui nous dit : Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie. Il nous propose de nous accompagner pour, malgré les obstacles du chemin nous conduire à la vie, une vie pleine, une vie authentique, une vie vraie, une vie qu’il veut nous donner en abondance !
Acceptons d’entrer en compagnonnage avec Lui. C’est tout l’enjeu de ce qui fait notre vie dans l’ordinaire des jours…Et il n’est jamais trop tard pour entrer en compagnonnage avec Jésus